Construire La Confiance

Chers lecteurs, chères curieuses, je suis fière et ravie de vous proposer cette fois-ci, non pas un article, mais un podcast. Le titre ne vous surprendra pas : il s’appelle « À la folie ».

Il est le fruit d’une belle aventure qui a commencé il y a un an déjà. Il est le fruit du travail sensible de Léa Chatauret, qui est monteuse de fictions et de documentaires.

Léa m’a contactée en juin 2020, après que sa sœur Noémie lui ai suggéré de visiter Une Si Belle Folie. J’ai pour Noémie beaucoup, beaucoup de tendresse et d’amitié, nous nous connaissons depuis plus de 10 ans, et je l’ai un peu reconnue, dans la voix de sa sœur, et dans la douceur qu’elles ont toutes deux. Surtout, Léa m’a d’entrée de jeu abordée avec une grande délicatesse, et avec l’envie que je continue de lui raconter mon histoire. Avec simplicité aussi, avec des questions curieuses mais toujours bienveillantes.

Pour toutes ces raisons, cette aventure, dès ses débuts, a été une histoire de confiance, et de respect mutuel, de respect pour mon histoire, et de respect pour son travail.

En juin dernier, lorsque nous faisions connaissance, si l’envie mutuelle était là, le projet n’était pas encore défini. Quelques mois ont passé avant que Léa ne revienne vers moi, avec l’idée de raconter mon parcours à deux voix. Nous avons exploré quelques pistes, mais très vite, il a été très clair pour moi qu’il n’y a qu’une personne au monde qui puisse raconter cette histoire avec moi.

Cette personne, c’est Marie, ma mère, ma maman. Mon histoire, et la sienne, sont entremêlées depuis 34 ans, et les séismes qui ont secoué ma vie de 2012 à 2015, elle les a aussi vécu de plein fouet. Ma mère est une aidante exceptionnelle, exemplaire. Elle m’a soutenue à chaque étape de mon parcours de rétablissement. Elle est ma personne de confiance, et ces mots ont beaucoup, beaucoup plus de sens que celui que leur attribue la psychiatrie. Mais c’est aussi une maman, avec son inquiétude, avec ses doutes, avec de la culpabilité parfois, et avec ses besoins aussi, souvent malmenés par les miens.

Cette histoire là mérite aussi d’être racontée.

Je suis fière et heureuse, et j’éprouve beaucoup de gratitude que ma mère ait accepté de se livrer, de dépasser sa timidité, et son inquiétude, celle de ne pas avoir les bons mots, ou d’avoir des mots qui me blessent.

Ses mots ne m’évoquent que la tendresse.

Nous avons choisi de raconter notre relation à toutes les deux, mais, à travers ce podcast, je veux remercier tous mes aidants, famille et amis, et particulièrement ceux d’entre vous qui ont vécu avec moi les moments les plus fragiles! Sans vous, sans votre soutien, votre vigilance et votre amour, je ne vivrais pas aujourd’hui une jolie vie choisie!

Tout ce que Léa maîtrisait dans ce podcast, c’est à dire le tournage et le montage de nos voix, a été discuté en amont, ne laissant de surprise que celle, très belle, d’apprécier le résultat et nos deux voix entremêlées.

Grâce à ce blog, je m’exprime à loisir sur mon parcours, sur la psychiatrie, sur le rétablissement, je suis libre de choisir mes sujets, le format… C’était étonnamment agréable de ne pas tout maîtriser, pour une fois, et de me laisser porter par son regard ! Je la remercie ici du merveilleux travail réalisé, et j’espère que nous aurons l’occasion de boire une petite bière très bientôt !

Je ne vous en dis pas plus, je ne voudrais pas tout « spoiler ».

Je vous propose juste cette broderie, cadeau réalisé par ma mère 😉 il y a quelques mois, comme une manière élégante d’envoyer valser les préjugés, comme une manière de dire m**** à ceux qui parmi les médecins se croient tous puissants.